Bonjour à tous et à toutes,

Nous venons de vivre il y a quelques jours, une rencontre du DLIPC ( Dominican Laity International Provincial Council). Il s’agit d’une rencontre qui a lieu tous les 18 mois et qui rassemble les responsables et les délégués des 5 provinces nord-américaines, dont la province canadienne et les 4 provinces des États-Unis. Cette année Konrad Hanz de la fraternité Mysteria Lucis de Toronto et moi-même y avons participé pour notre province. Le Fr Rui promoteur général du laicat dominicain était également présent.

À quoi servent ces rencontres me direz-vous? Il ne s’agit pas d’un organe décisionnel, ni d’une retraite dominicaine, ou encore de tourisme au frais de la Province.  On parle plutôt d’un lieu d’échanges et de rencontres, qui nous permet de partager nos expériences mutuelles, nos difficultés, nos réussites en toute simplicité. C’est une occasion de s’enrichir mutuellement , de voir nos défis avec une autre perspective et d’aller à la rencontre d’une autre réalité, pour s’en inspirer parfois. Chaque province en assume la coordination à tour de rôle et cette fois ci, c’était la province de l’Est des États-Unis qui nous recevait.

Cette année, les préoccupations qui sont ressorties sont : comment développer des liens plus forts entre les différentes branches de la famille dominicaine, que faire des engagés qui ne prennent plus part activement à la vie de leur fraternité? Comment offrir une formation initiale à la fois adaptée à chaque réalité et répondant aux besoins d’une réponse commune de l’Ordre aux besoins de notre temps ? Nous avons également parlé du prochain congrès international du laicat dominicain qui aura lieu à Fatima au Portugal en octobre 2018.

Ces réflexions m’ont permis de constater, que la réalité canadienne est très différente de celle des États Unis. Notre province, la plus petite de toutes en terme de nombre, est aussi celle où les liens entre les différentes branches sont les plus forts. La nécessité de s’unir pour bâtir ensemble est devenue une réalité bien concrète qui nous a permis notamment de construire notre projet de maison des réfugiés à Montréal.

Notre formation ne comporte pas un modèle unique et notre côté latin , surtout présent au Québec d’ailleurs, nous amène à avoir une formation hors norme et qui semble probablement complètement anarchique aux yeux de certains, mais qui répond aux besoins d’une certaine réalité culturelle. Faudrait il travailler à proposer un guide de formation pour une meilleure unité? Probablement, mais nous voulons aussi laisser la place à la vie, à la créativité, à l’Esprit Saint …

Je dois dire également que ce qui m’a frappée dans ce contact avec une autre réalité culturelle dominicaine, c’est la place de la religiosité populaire dans certains groupes. Je parle ici de la prière du chapelet, de la place des rituels, de la manière de prier l’office ou de vivre l’eucharistie. Le fait de vivre dans une société laique et allergique viscéralement à la religion chrétienne, nous a amené à développer notre rapport à Dieu différemment. Ce n’est ni mieux, ni moins bien, mais cela m’a permis de mieux comprendre la réalité de nos voisins du Sud.

Pour terminer, je dois dire que je crois que la présence canadienne dans un regroupement interprovincial au niveau de l’amérique du Nord  a sa place, sinon quelle serait la dimension internationale de ce regroupement continental? Je serai par contre, vraiment en faveur d’une intégration du Mexique dans ce regroupement, pour ajouter encore une autre perspective à cet enseignement mutuel.

L’année prochaine, ce sera au tour de la province canadienne d’assumer pour 2 ans, la responsabilité du DLIPC. Un défi pour notre province, mais aussi une occasion d’en faire découvrir les richesses et notre spécificité culturelle.

Christine Husson o.p.

Responsable de la province St Dominique du Canada